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HISTOIRE NATURELLE
DE L'HOMME

UNITE DE L'ESPECE HUMAINE.
VII.
LES THEORIES POLYGENISTES.
OBJECTIONS GENERALES : CROISEMENT DES GROUPES HUMAINS.

L’ensemble des faits exposés dans nos précédentes études conduit à affirmer deux choses, savoir la réalité de l’espèce et l’unité de l’espèce humaine. — L’espèce, dans le règne végétal et dans le règne animal, s’est montrée comme quelque chose de fondamental, d’essentiel à la nature organisée de notre âge. Variable dans des limites bien plus étendues qu’on ne l’admet d’ordinaire, elle peut enfanter un nombre indéfini de races sous l’empire de conditions pour la plupart encore indéterminées, mais dépendant toujours du milieu. Ces races peuvent différer l’une de l’autre autant que diffèrent entre elles des espèces de genres voisins ; mais, dit M. Isidore Geoffroy, « si différens qu’ils puissent être, tous les êtres organisés qui, dans la nature, se relient intimement entre eux sont aussi bien d’une seule et même espèce que toutes les branches qui tiennent de près ou de loin à un même tronc constituent un seul et même arbre. Et de même que des arbres, pour être très semblables et très voisins,