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et de 30 centimes seulement lorsque la dépêche est adressée poste restante. Les frais d’exprès se règlent à raison de 1 franc pour le premier kilomètre et de 50 centimes pour les suivans. On comprend aisément combien ces dispositions seraient simplifiées par la fusion des deux administrations télégraphique et postale. Un timbre ordinaire des postes et un timbre-dépêche devraient suffire pour correspondre à n’importe quelle distance et dans n’importe quelles conditions.

Il ne nous appartient pas de tracer le plan détaillé de la réorganisation du service télégraphique. Nous savons que l’administration amis à l’étude un projet de réforme où le principe de l’unité de taxe a chance d’être adopté. Tout dépend donc aujourd’hui du taux auquel la taxe unique sera fixée et de la simplification qu’il est possible d’apporter dans le service. Je crois avoir montré que l’adoption de l’unité de tarif ne peut produire aucune conséquence importante, si le taux n’en est pas fixé bien au-dessous du prix moyen des dépêches actuelles calculé par la statistique. Ce chiffre est, on l’a vu, de 4 francs. Pour doubler la clientèle des bureaux télégraphiques, il faut au moins diminuer ce taux de moitié. Le chiffre de 1 franc étant aujourd’hui admis pour la télégraphie départementale, on ne peut guère songer à élever le prix des dépêches qui se rapportent à cette catégorie, car en matière de tarifs le public admet difficilement les augmentations. Il faut donc conserver le chiffre de 1 franc par département, et il semble même assez naturel de l’admettre pour la correspondance entre départemens limitrophes en général.

il y aurait donc lieu de créer deux timbres-dépêches, l’un de 1 franc pour la correspondance entre départemens voisins ou dans l’intérieur des départemens, l’autre de 2 francs pour toute la France ; mais que de mesures corollaires n’entraînerait pas cette réforme radicale ! Extension prompte du réseau, nouvelles lignes à créer parallèlement à toutes les grandes artères, recherche et adoption d’un appareil imprimeur assez simple pour devenir d’un usage général, isolement plus parfait des lignes, afin de rendre possible une accélération de vitesse dans la transmission à grandes distances, voilà pour le côté purement technique de la question. Sous ce rapport, on doit avoir pleinement confiance dans les anciens élèves de l’École polytechnique qui ont pris place dans l’administration, et y ont porté cet excellent esprit auquel la France doit déjà les progrès de son artillerie et de sa marine, la perfection de ses voies de communication, routes, canaux et chemins de fer, sans compter tant de précieuses et admirables découvertes dans toutes les sciences. Au point de vue administratif, il s’agit surtout de simplifier. Le mouvement postal est une preuve éclatante de l’avantage dû à l’unité. Pour supprimer