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LA SYRIE
ET
LA QUESTION D'ORIENT

II.
L'EUROPE ET L'ORIENT

Après avoir essayé de décrire la Syrie dans ses traits généraux, l’étude de la situation nous a conduits à reconnaître que le gouvernement du sultan n’était guère plus dans ce pays qu’une fiction impuissante, que le pays lui-même n’offrait pas les élémens nécessaires à la reconstitution d’un gouvernement, et qu’enfin aucune des solutions qui ont été proposées en prenant pour base une combinaison empruntée aux choses ou aux hommes de l’Orient ne présentait de garanties réelles à l’Europe et à l’humanité, soit pour la création d’une administration respectable, soit contre le retour de crises pareilles à celle qui vient de soulever le monde chrétien et de raviver les inquiétudes qui s’emparent inévitablement des cabinets et des esprits lorsque l’Orient est en jeu.

Aujourd’hui, puisque l’Orient nous fait défaut, je veux rechercher s’il n’est pas en dehors de lui quelque moyen de résoudre ou au moins d’atténuer la crise qui, à bien considérer les choses, n’est pas seulement spéciale à la Syrie, mais qui menace encore d’éclater