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en comparant aux recettes l’étendue territoriale et la population, on trouve à dresser pour l’année 1859 le tableau suivant :


Milles carrés géographiques Population Ressources ordinaires Observations
Piémont 1,372 5,195,000 hab. 170,000,000 f. À déduire la Savoie et Nice
Lombardie 390 2,700,000 80,000,000 À déduire la province de Mantoue
Toscane 402 1,800,000 33,000,000
Parme 112 599,000 11,500,000
Modène 109 604,000 11,000,000
Romagnes 291 1,000,000 25,000,000
2,676 11,898,000 346,500,000

Ces chiffres ont été modifiés, quant à l’étendue territoriale et à la population, par le traité de Villafranca et celui qui a cédé la Savoie et Nice à la France. Le chiffre des recettes a lui-même été singulièrement accru, comme nous allons le voir, dès la première année de la réunion de toutes ces provinces.

À première vue, ce qui frappe dans le rapprochement des élémens qui composent le tableau précédent, c’est l’étendue des charges qui pèsent sur les populations du Piémont proprement dit. Quelle que soit en définitive la constitution intérieure du royaume, il est évident que les nouvelles provinces ne peuvent songer à laisser dorénavant le Piémont supporter la plus forte part des sacrifices que l’avenir réclamera sans doute. Ce point devait être mis en lumière, car l’union entre les états nouvellement agglomérés ne se maintiendra que par la connaissance exacte que chacun d’eux possédera des ressources mutuelles et des efforts nécessaires pour accomplir l’œuvre commune.

Dans le projet de budget de 1860, les recettes et dépenses ne se rapportaient qu’à l’ancien royaume de Piémont et à la Lombardie, nouvellement acquise. D’autres provinces, dont on a énuméré les ressources et les charges, sont venues, dans les premiers mois de 1860, se ranger sous l’autorité du roi Victor-Emmanuel, et dès lors l’économie du budget a été singulièrement modifiée. Il faut donc constater d’abord les changemens que l’annexion de la Toscane et de l’Emilie apporte au budget de 1860, promulgué le 20 novembre 1859, en vertu des pleins pouvoirs accordés au roi, et exposer ensuite l’ensemble des revenus et des dépenses de toutes ces provinces pour la première année d’existence du nouveau royaume italien » c’est-à-dire pour l’exercice 1861.

Un instant suspendu au commencement de cette année, le jeu régulier des institutions constitutionnelles a été rétabli ; mais dans