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En 1858, les recettes se sont élevées à 32 millions 1/2, et les dépenses à un chiffre un peu supérieur, avec un déficit insignifiant. Dans le budget de 1859, les recettes montaient à 33 millions 1/2 par suite de l’augmentation des impôts indirects, qui avaient donné 1 million de plus que l’année précédente. Les impôts directs figuraient dans le budget des recettes pour un peu plus de 5 millions, et le revenu patrimonial pour 2. Les impôts indirects formaient le surplus. Par rapport à une population de 1,800,000 habitans, n’était-ce pas l’idéal en fait d’assiette d’impositions et de modicité de charges ? Le budget du ministère de la guerre et de la marine en 1858 ne s’est élevé qu’à 8 millions. La prospérité intérieure de cet état, dont l’étendue ne dépasse pas 402 milles carrés géographiques, ressort des balances de son commerce intérieur et des revenus des douanes. La Toscane est la terre natale de la liberté du commerce des grains ; grâce aux traditions économiques de son gouvernement, elle n’était pas entrée dans la ligne de douanes que le duché de Modène par exemple s’est vu imposer par l’Autriche. Et néanmoins, malgré des tarifs libéraux, les douanes en 1856 ont fourni un revenu de 10 millions. Dans ses échanges internationaux, l’industrie toscane a conquis une place de plus en plus large ; ainsi, tandis que de 1851 à 1855 l’importation présentait un total qui variait entre 79,111 et enfin 90 millions, l’exportation s’élevait graduellement de 41 à 57 et enfin à 69 millions. Il ne faut pas oublier non plus que la Toscane est le premier pays de l’Italie qui fut doté d’un vrai réseau de lignes de fer, peut-être trop exclusivement toscan, mais au moins très approprié au service des besoins locaux. Dès 1844, Florence était unie à Livourne par une ligne de 95 kilomètres ; les lignes d’Empoli à Sienne de 64 kilomètres, de Florence à Pistoia de 34, de Lucques à Pistoia de 44, et de Lucques à Pise de 21, formaient un ensemble de 258 kilomètres, unissant entre eux tous les centres de l’activité intérieure. Depuis lors, deux lignes en cours d’exécution rattachent la Toscane aux réseaux italiens proprement dits. Le gouvernement sarde a tout récemment garanti un minimum de revenu de 25,000 fr. par kilomètre pour la ligne du littoral. Non-seulement le gouvernement grand-ducal avait établi à côté des chemins de fer un ensemble de lignes télégraphiques qui en 1849 embrassaient déjà 500 kilomètres ; mais il poursuivait l’exécution de grands travaux publics pour l’amélioration et l’agrandissement du port de Livoume, pour le dessèchement des marais de Bientina, etc. L’assainissement de la Maremme figurait seul au budget de 1858 pour 458,000 lires. Toutes ces dépenses extraordinaires étaient soldées au moyen de l’aliénation de rentes créées par le décret du 3 novembre 1852, et néanmoins le budget présentait un léger excédant. Il est vrai que