L’histoire des guerres modernes n’est considérée le plus souvent qu’au point de vue de la stratégie : elle ne s’adresse pas dès lors à toutes les intelligences, nous ne le contestons nullement ; mais on la trouvera, ce nous semble, féconde en enseignemens d’un intérêt général, si, laissant de côté la partie technique, on vient à l’étudier dans ses rapports avec l’état des sociétés. La guerre, qui met en jeu toutes les forces vives des nations, ne nous apprend pas seulement ce que vaut leur organisation militaire, elle nous révèle encore l’esprit de leurs institutions politiques, l’étendue de leurs ressources matérielles ; elle nous fait apprécier le développement de leur intelligence, de leur civilisation, de leur industrie, en un mot les conditions mêmes de leur existence sociale. Les observer en temps de paix, c’est en quelque sorte observer la nature au repos. La part que les Turcs ont prise à la guerre d’Orient mérite, dans cet ordre d’idées, toute notre attention ; elle n’eut pas sans doute d’influence