Le gouvernement de la restauration avait accueilli avec bienveillance les divers rapports que je lui avais adressés au retour de ma campagne sur les côtes des régences barbaresques[1]. Il ne tarda pas à me confier une nouvelle mission, gage incontestable de sa sollicitude éclairée et active pour le développement de notre commerce maritime. J’allais cette fois rencontrer, non plus le concours, mais l’opposition à peine dissimulée de l’Angleterre, car si les intérêts politiques des deux pays ont été trop longtemps rivaux, les intérêts commerciaux l’ont été bien davantage, et ceux-ci, dans leur âpreté, sont les plus inconciliables et les plus exigeans.de tous. A peine le vaisseau le Centaure, conduit de Toulon à Brest et complètement réarmé dans ce dernier port, eut-il été ramené en rade, que je reçus l’ordre de me tenir prêt à partir pour la Mer du Sud. Les riches colonies qu’avait fondées l’Espagne dans ces contrées lointaines pro- clamaient l’une après l’autre leur indépendance, et la liberté du
- ↑ Voyez la Revue du 15 janvier.