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droits, de tous les principes, de toutes les forces, de grandes, d’immenses difficultés naissent pour la politique contemporaine, et parmi toutes les combinaisons, tous les expédiens qu’on propose, il n’y en a point où il n’y ait infiniment à redire, à commencer par le projet de transformer les Romains en un peuple de camaldules lettrés, efféminés et contemplatifs.

L’embarras est partout, car si les Romagnols ont aujourd’hui le droit de se soustraire à la domination pontificale, pourquoi les autres parties des États-Romains n’auraient-elles pas le même droit ? Et si l’Europe s’offre aujourd’hui à garantir au pape le reste de ses possessions à la condition de l’abandon de la Romagne, pourquoi ne pourrait-elle pas garantir dès ce moment l’intégrité de ses droits souverains ? Mais que prouve cela ? C’est qu’au-dessus de tout et en dehors de toutes les combinaisons de la diplomatie, qu’il doive cesser d’étendre son sceptre sur la Romagne, ou qu’on découvre quel que moyen extrême de conciliation, le souverain pontife est peut-être le seul qui puisse trouver dans sa conscience, dans le sentiment de la situation du monde, le secret d’une solution qui rassure à la fois tous les intérêts, qui promette même à la papauté des destinées nouvelles en Italie. Il le peut toujours par quelque noble et généreuse initiative. La papauté est aujourd’hui entourée de conseillers de plus d’une sorte. Il en est, et de fort éloquens, qui lui disent : Persistez, souffrez, ayez cette grande force de l’église, la patience ; dans vos droits anciens, défendez le droit public. M. Villemain même prononce les noms de Louis XVI et de Charles Ier, en disant que la papauté n’aura point de ces illustres victimes, et que d’ailleurs la papauté ne meurt pas. Pour nous, nous croyons l’âme de Pie IX à la hauteur de tous les sacrifices ; mais il y a heureusement des luttes qui ne sont plus de ce temps. La grande affaire aujourd’hui, il nous semble, c’est moins de se résigner que d’agir, et pour notre part, d’une voix si humble qu’elle soit, nous demanderions plutôt à Pie IX de marcher, de chercher son appui et sa force dans l’Italie réconciliée, dans la liberté vraie et juste, — et la liberté elle-même, plus qu’on ne le pense, viendra en aide au catholicisme. ch. de mazade



ÉTUDES AGRICOLES SUR LA DOMBES,
par M. DUBOST, ingénieur-draineur


Si courte qu’ait été la durée de l’Institut national agronomique de Versailles, fondé par une loi en 1848 et supprimé par un décret en 1852, cet établissement a eu le temps de former quelques élèves qui lui font honneur aujourd’hui. Même sans parler de ceux qui dirigent de grandes exploitations rurales, soit en France, soit à l’étranger, il en est qui commencent à se distinguer dans diverses carrières. L’un d’eux, M. Lejourdan, a été mis par ses compatriotes à la tête des cultures du beau jardin zoologique de Marseille ; un autre, M. Lesage, vient de publier une nouvelle traduction du célèbre Voyage en France d’Arthur Young en 1787, 1788 et 1789 ; un troisième, M. Dubost, s’est fait ingénieur-draineur dans le département de l’Ain, maintenant un des