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ÉTUDES
D’ÉCONOMIE FORESTIÈRE


la sylviculture en france et en allemagne

I. — Cours de Culture des Bois, par MM. Lorentz et Parade, Nancy 1857.
II. — Die Forstwissenschaft nach einer praktischen Ansicht (la Science forestière au point de vue pratique), von Dr W. Pfeil, Leipzig, 5e édition, 1859.



Il est bien peu de personnes qui, en parcourant une forêt, se rendent un compte exact de l’influence que la main de l’homme peut avoir sur la végétation. Pour les uns, la forêt n’est qu’un ornement de la campagne, bon tout au plus à varier la monotonie du paysage, et à faire ressortir par son vert feuillage les teintes dorées des moissons ou la blancheur éclatante d’un rocher illuminé par le soleil ; pour d’autres, elle ne fait qu’entraver les progrès de l’agriculture, en usurpant la place due à la pomme de terre ou à la betterave. Pour la plupart enfin, les forêts ont l’avantage de donner sans soins ni culture, bon an mal an, à peu près les mêmes produits ; elles sont à ce titre des propriétés fort agréables, puisqu’elles fournissent un revenu régulier sans aucun déboursé, et que, n’exigeant aucun renouvellement de bail, elles évitent les discussions avec les métayers, suppriment les mauvaises années, écartent enfin les chances de non-paiement du fermage. À coup sûr, on surprendrait bien du monde, chez nous du moins, en venant prétendre qu’elles constituent une exploitation qui, pour être profitable, demande comme