II. Storia del regno di Carlo Emanuele III, scritta da Domenico Carutti ; Turin 1859.
L’histoire est une de ces œuvres qui recommencent en quelque sorte avec chaque siècle, avec chaque génération. On ne se lasse pas de contempler le passé pour lui-même, pour les enseignemens dont il est l’inépuisable source, pour toutes les lumières dont il éclaire la suite des choses, et dans cette étude incessante de tout ce qui n’est plus il y a toujours de la nouveauté. Les faits n’ont pas changé de nature, les hommes sont restés les mêmes ; les catastrophes les plus mémorables aussi bien que les événemens les plus futiles n’ont pas cessé d’être ce qu’ils étaient, mais les lumières se multiplient, les divulgations se succèdent, les points de vue se modifient quelquefois, et il s’opère graduellement un travail qui remet tout sous un jour nouveau, qui ravive l’intérêt de ce spectacle de la vie des peuples par l’attrait des découvertes, par la révélation d’un plan inaperçu se déroulant à travers les siècles. N’eût-on rien à découvrir, on interroge une fois de plus les faits, on s’efforce d’en ressaisir l’esprit, l’invincible logique, et chaque génération humaine, poussée par l’irrésistible penchant de tout rapporter à elle-même, a sa manière de concevoir, de juger et de reproduire le passé. Nous