Page:Revue des Deux Mondes - 1859 - tome 22.djvu/835

Cette page a été validée par deux contributeurs.
POLITIQUE COLONIALE
DE LA FRANCE

LES PÊCHERIES DE TERRE-NEUVE.

I. Mémoire sur la Pêche de la Marne, par Milne-Edwards, 1829. — II. Dissertation sur plusieurs questions concernant la Pêche de la Morue, par Marec, 1831. — III. Newfoundland in 1842, by sir Richard Henry Bonnycastle, 2 vol., 1843. — IV. Mémoire sur la colonie de Saint-Pierre et Miquelon, par Filleau, 1850. — V. Voyage à Terre-Neuve, par Carpon, 1852. — VI. Missions et Pêcheries, par Thomassy, 1853. — VII. Journal of the Legislative Council of the Island of Newfoundland, 1857. — VIII. Réponse à la Protestation faite par l’assemblée législative de Terre-Neuve contre la convention du 14 janvier 1857, par P. Beautemps, 1858.


La pêche et la chasse furent les premiers arts de l’humanité, comme elles sont encore les principales occupations des peuples sauvages ; mais tandis que sur terre la chasse, comme travail productif, a fait place à l’agriculture, sur mer la pêche est devenue de siècle en siècle l’un des élémens de la richesse et de la puissance des peuples civilisés. Les temps modernes ont vu ses triomphes aussi bien que les temps anciens. Lorsque Sully, pour exprimer son estime des ressources agricoles, déclarait que « labourage et pâturage sont les deux mamelles de l’état », les Hollandais se vantaient « de gagner davantage et avec plus d’honneur, en labourant la mer de la quille de leurs vaisseaux, que ne fesaient les Français en labourant et cultivant leurs terres. » Cette fière parole, qui opposait à une insuffisante appréciation une exagération contraire, se rapportait aux grandes pêches par lesquelles s’était élevé au premier rang des puissances maritimes un peuple que ne semblaient appeler à