La pêche et la chasse furent les premiers arts de l’humanité, comme elles sont encore les principales occupations des peuples sauvages ; mais tandis que sur terre la chasse, comme travail productif, a fait place à l’agriculture, sur mer la pêche est devenue de siècle en siècle l’un des élémens de la richesse et de la puissance des peuples civilisés. Les temps modernes ont vu ses triomphes aussi bien que les temps anciens. Lorsque Sully, pour exprimer son estime des ressources agricoles, déclarait que « labourage et pâturage sont les deux mamelles de l’état », les Hollandais se vantaient « de gagner davantage et avec plus d’honneur, en labourant la mer de la quille de leurs vaisseaux, que ne fesaient les Français en labourant et cultivant leurs terres. » Cette fière parole, qui opposait à une insuffisante appréciation une exagération contraire, se rapportait aux grandes pêches par lesquelles s’était élevé au premier rang des puissances maritimes un peuple que ne semblaient appeler à