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LE
ROI FERDINAND II
ET
LE ROYAUME DES DEUX-SICILES

II.
LES REVOLUTIONS DE 1848, LA REACTION A NAPLES ET LE NOUVEAU ROI.[1]



I

On attribue à Pie IX un mot d’une ingénuité profonde qui peint le caractère du pontife aussi bien que le mouvement de toutes ces révolutions italiennes surgissant à la fois à l’aube de 1848 comme le prologue fantasque de la grande explosion. Pie IX, dans ses heures d’anxiété, racontait l’histoire d’un enfant qui avait vu un magicien faire apparaître ou disparaître le diable, et qui, ayant voulu l’imiter, avait bien réussi à évoquer la redoutable apparition, mais avait oublié le secret de la conjuration pour chasser le fantôme. — Et cet enfant, ajoutait naïvement le pape, cet enfant, c’est moi.— C’est là en effet un des traits de ces révolutions qui naissaient d’un même souffle, secouaient bientôt toute direction et s’échappaient en effervescences capricieuses pour dégénérer en mouvemens confus et contradictoires. Lorsque dans le reste de l’Italie les princes prenaient l’initiative d’une politique nouvelle qui ralliait les populations en

  1. Voyez la livraison du 1er août.