Depuis soixante-dix ans, le travail agricole a pris en France un développement extraordinaire. Le mouvement de la richesse publique ne s’est pas un instant ralenti, et les populations rurales se sont fait peu à peu dans la société du XIXe siècle une place nouvelle et considérable. Quelles sont les causes de cette révolution économique ? Plusieurs écrivains ont de nos jours interrogé le passé de l’agriculture avec une curiosité intelligente, d’éminens esprits ont sondé le présent et analysé les rapports qui lient l’économie rurale à la révolution française[1]. L’enquête cependant n’est pas terminée, elle mérite d’être poursuivie. N’est-il pas nécessaire, par exemple, de fixer définitivement ce qu’on doit entendre par les principes et la révolution agricoles de 1789 ? Ne peut-on point rendre à la nouvelle organisation de l’impôt, à l’établissement du code civil, à l’abolition du privilège, au triomphe de la liberté une
- ↑ On doit d’intéressans ouvrages sur l’histoire des classes agricoles à MM. Dareste, Bonnemère, et surtout à M. Doniol. On sait aussi quelles savantes études M. de Lavergne, M. Payen, etc., ont consacrées dans la Revue, à l’état présent de l’agriculture.