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DE L’EDUCATION
DANS
LA SOCIETE AMERICAINE

I. A Catalogue of the officers and students of Harvard University, Cambridge 1856-57. — II. Rapport annuel sur les écoles publiques de Boston, Boston 1857. — III. Hydrographical Survey of the U. S. — IV. Publications de l’Institut Smithsonien.



Après l’Angleterre, l’Amérique du Nord est dans les temps modernes le seul pays qui ait avec succès entrepris ce qu’on pourrait appeler une expérience neuve en matière de gouvernement. Si la Grande-Bretagne a donné à sa constitution des formes inconnues à l’antiquité et fondé un idéal politique nouveau, que beaucoup d’autres nations s’efforcent d’atteindre, il faut avouer que les théories politiques de la fédération américaine sont encore plus originales, plus singulières, plus opposées aux traditions et aux principes qui maintiennent leur empire sur la majorité des peuples civilisés. Un contrat solennel reliant politiquement de nombreux états, chacun de ces états demeurant souverain, maître absolu de son administration intérieure, une constitution qui se prête à l’extension indéfinie du territoire et de la population, une démocratie sans un tyran, tel est le spectacle que l’Amérique donne à l’Europe, qui ne l’a pas encore compris, et qui s’étonne de voir sortir d’un état qui lui semble anarchique tant de richesses, de bien-être, de puissance. Les publicistes les plus ingénieux et les plus profonds se sont avec raison appliqués à comprendre et à décrire les institutions qui ont amené de tels résultats. N’y aurait-il pas quelque chose de plus à faire cependant,