Page:Revue des Deux Mondes - 1859 - tome 21.djvu/1002

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au premier signal. C’est ce qui fait que plus que tout autre pays le Danemark désire que la guerre reste ce qu’elle est, c’est-à-dire une lutte entre les alliés et l’Autriche en Italie, au lieu de s’étendre et de prendre des proportions plus générales, de telle sorte que les contingens allemands du Danemark se trouveraient exposés à marcher pour une cause qui répugnerait évidemment au peuple danois.

C’est dans ces circonstances que le cabinet de Copenhague a subi récemment une modification qui, sans se lier aux affaires générales de l’Europe, ne peut cependant passer inaperçue. Le président du conseil, M. Hall, reste définitivement ministre des affaires étrangères dans le cabinet reconstitué. M. Monrad est ministre du culte ; M. Unsgaard, abandonnant le ministère de l’intérieur du royaume, a gardé provisoirement le ministère du Holstein. M. Krieger est passé des finances à l’intérieur, et M. Tenger a été nommé ministre des finances. Les autres membres du cabinet, MM. Michelsen, Lundby, Simoni et Volfuagen, ont gardé respectivement leur poste. Les personnages essentiels du nouveau ministère sont MM. Hall, Krieger, Monrad et Tenger. Deux des nouveaux ministres passent pour des hommes de capacité. M. Tenger est médecin du grand hôpital de Copenhague, chef de l’école supérieure d’agriculture ; c’est un statisticien érudit, membre de l’assemblée représentative, où il a été pendant plusieurs années rapporteur du budget. M. Monrad a été déjà ministre du culte en 1848, puis évêque, ensuite directeur de l’enseignement primaire, et depuis dix ans il compte parmi les membres les plus influens du Rigsdag. On ne sait encore quelle sera la politique du ministère. Cette modification n’est point cependant sans importance dans les conjonctures actuelles. Tout porte à croire que le ministère danois fortifié, loin de se tenir pour battu par l’opposition réactionnaire et séparatiste du Holstein, se propose d’agir fermement, espérant mener à bonne fin toutes les difficultés de l’organisation du pays, sans se départir des principes constitutionnels qui lui ont servi de guide jusqu’ici. C’est là, selon toute apparence, la politique qu’il veut suivre, et il a aujourd’hui à la pratiquer au milieu de circonstances qui ne rendent peut-être pas le problème plus facile à résoudre. eugène forcade.



REVUE MUSICALE

Les concerts de la saison.

Au milieu des préoccupations vives et diverses que suscitent les grands événemens qui se passent en Italie, on nous permettra de donner un souvenir aux fêtes musicales, aux chants, aux bruits et aux concerts de toute nature qui ont amusé Paris pendant l’hiver de l’année 1859. Des artistes de premier ordre comme M. Vieux temps, des virtuoses distingués tels que M. Hans de Bulow, des violonistes, des pianistes surtout, des chanteurs émérites de tous les pays sont accourus dans la capitale de la France, qui n’a pas cessé, quoi qu’on en ait, d’être la capitale de l’Europe et du monde civilisé. Ne laissons donc pas périmer ce titre d’honneur, qui n’a point été