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DE LA
MONARCHIE REPRESENTATIVE
EN ITALIE

II.
CÉSAR BALBO ET LA PAPAUTÉ LIBÉRALE.



Jusqu’à l’avènement de Pie IX, César Balbo avait précédé Charles-Albert dans un acheminement timide vers l’indépendance et la liberté[1]; on les avait vus tous deux se rapprocher insensiblement de la nation, adhérer implicitement à ses vœux et se couvrir, dans cette marche, qui paraissait hasardeuse, d’une alliance ambitionnée hautement, — l’alliance des souverains et du pape. Balbo, penseur isolé, porté aux spéculations théoriques, fondait volontiers ses espérances sur l’avènement possible d’un pape libéral, tandis que Charles-Albert se préoccupait avant tout d’une régénération de la péninsule par les armes. L’un et l’autre d’ailleurs ne semblaient pas regarder comme très prochaine l’heure où les actes devraient succéder aux théories. Aussi n’est-ce pas sans une émotion profonde qu’ils virent cette heure devancer leurs calculs, et les premières réformes de Pie IX déterminer un mouvement national trop subit pour ne pas devenir bientôt effréné.

Quelle a été l’attitude de l’écrivain et du roi dans les graves événemens qui remplirent les années 1848 et 1849 au-delà des Alpes?

  1. Voyez la Revue du 1er janvier 1859.