à ce point que dans la première guerre toutes les troupes en seront exclusivement pourvues. Quelques gouvernemens ont déjà pris l’initiative de cette transformation, et leur exemple devra être suivi par les autres.
Depuis 1848, l’Autriche a augmenté le chiffre de sa cavalerie. L’habitude du cheval, très répandue en Allemagne, lui facilitait l’exécution de cette mesure. Elle compte maintenant huit régimens de cuirassiers, huit de dragons, douze de hussards, et douze de uhlans ou lanciers. Les aptitudes naturelles survivent aux règlemens qui les consacrent : ainsi la Hongrie continue de fournir les hussards, la Pologne les dragons et les uhlans, et les provinces allemandes les cuirassiers. L’Italie n’a jamais fourni que peu de cavalerie, on y recrutait autrefois un régiment de chevau-légers seulement. La grosse cavalerie compte six escadrons par régiment outre le dépôt, et la cavalerie légère, hussards et uhlans, huit. L’effectif de chaque escadron est moindre de deux officiers et six sous-officiers que celui adopté en France, il est supérieur en hommes et surtout en chevaux; mais on sait que, pour cette arme plus que pour toute autre, on est exposé à des mécomptes, si l’on se rapporte aux chiffres réglementaires afin de connaître le nombre réel des hommes présens et en état de servir. La cavalerie autrichienne jouit d’ailleurs d’une réputation méritée, et sous l’empire, les régimens hongrois s’étaient distingués par leur adresse et leur courage; plus d’une fois ils ont fourni des charges audacieuses pour protéger la retraite des colonnes battues et leur donner le moyen de se reformer. Depuis 1815, le gouvernement impérial a apporté la plus grande attention à l’élève du cheval de guerre, et à l’époque où le maréchal Marmont visitait la Hongrie et le magnifique haras de Mezohegyés, la cavalerie était montée en partie avec de bons chevaux de race normande provenant d’un étalon enlevé au haras français de Rozières. C’est un fait digne de remarque que, tandis que la pénurie de chevaux propres à la remonte se faisait sentir chez nous, nos adversaires s’étaient enrichis de nos dépouilles.
L’artillerie se partage en régimens de place et en régimens de campagne, division qui a été adoptée en France : on distingue en outre sous le nom d’artillerie technique le corps chargé de la fabrication du matériel et de l’étude des questions d’art. L’artillerie de campagne est de beaucoup la plus nombreuse; elle comprend douze régimens composés chacun, il y a peu de temps encore, de quatre batteries de 6 comptant chacune huit bouches à feu, de six batteries à cheval et de trois batteries de 12 comptant six bouches à feu, enfin d’une batterie d’obusiers. Une explication est ici nécessaire pour faire connaître la valeur de ces termes à quelques lecteurs