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LA FIN
DE
LA FRONDE A PARIS

SCÈNES HISTORIQUES.


SECONDE PARTIE.[1]
Mazarin revient à Paris : sa réception au Louvre le 3 février 1653. — Presque tous ses anciens ennemis soumis, la Palatine, Mme de Chevreuse, les Vendôme, les Bouillon, etc. — Appréciation de la conduite de l’aristocratie dans la fronde; si la fronde est une anticipation de la révolution française ou une imitation de la révolution d’Angleterre; soumission de l’aristocratie, et à quelles conditions. — Le parlement, vice radical de sa constitution : le mélange de la justice et de la politique; ses griefs contre Mazarin, ses actes pendant la fronde. — Nicolas Fouquet et Matthieu Molé. — Déclaration royale du 22 octobre 1652; Mazarin soumet à la fois le parlement et le satisfait. — Soumission empressée de la bourgeoisie, rétablissement du crédit, grandes fêtes dans Paris, triomphe solide et définitif de la royauté et de Mazarin.


VI.

Mazarin aurait bien eu le droit d’accompagner à Paris, le 21 octobre 1652, Louis XIV et Anne d’Autriche, et de partager la joie de leur victoire sur la fronde, car il en était le véritable auteur. C’est lui qui, en se retirant à propos, en livrant la fronde à elle-même, l’avait laissée montrer tout à son aise ses fureurs et son impuissance; c’est lui qui, du fond de son exil, avait rassemblé des troupes, rallié autour de lui des généraux accrédités, marché au secours du jeune roi et de sa mère, relevé le drapeau de la monarchie, et de succès en succès l’avait porté jusqu’à Paris. Mais en y reparaissant trop tôt, Mazarin pouvait ranimer des rancunes mal éteintes. Lui-même

  1. Voyez la livraison du 1er mars.