Page:Revue des Deux Mondes - 1859 - tome 20.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA FIN
DE
LA FRONDE A PARIS

SCÈNES HISTORIQUES.


PREMIERE PARTIE.
État des affaires de la fronde au commencement de l’année 1652. — Condé part de Bordeaux pour aller prendre le commandement de l’armée sur les bords de la Loire ; combat de Bleneau. — La fronde à Paris; intérieur du parti : le duc d’Orléans et Retz; Condé, La Rochefoucauld et le duc de Nemours, Mme de Châtillon; intrigues politiques et galantes. — Négociations inutiles; trahison du duc d’Orléans et de Retz, trahison du duc de Lorraine. — Combat du faubourg Saint-Antoine, noble conduite de Mademoiselle. — Excès de la fronde à Paris dans l’été de 1652; scène du 4 juillet à l’Hôtel de Ville; mesures violentes du parlement; misère du peuple. — Amnistie générale du 26 août; rentrée de Louis XIV à Paris le 21 octobre.


I.

Au commencement de l’année 1652, les affaires de la fronde se trouvaient dans un état critique. Mazarin, forcé de sortir de France en février 1651, avait rompu son ban à la fin de novembre, quitté sa retraite de Dinan, et avec une petite armée rassemblée par ses deux fidèles amis, le marquis de Navailles et le comte de Broglie, et conduite par le maréchal d’Hocquincourt, il était entré résolument en France, et presque sans rencontrer d’obstacles il avait, en janvier 1652, gagné Poitiers, où l’attendaient Anne d’Autriche et le jeune Louis XIV. Là, appuyé sur l’affection courageuse de la reine, disposant à son gré du jeune roi, son élève, bientôt délivré de Châ-