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LES
EUROPEENS DANS L'OCEANIE

L'AUSTRALIE COLONISEE ET L'AUSTRALIE SAUVAGE.


I. Victoria and the Australian gold mines in 1857, by W. Westgarth. — II. Land, labour and gold, or two years in Victoria with visits to Sydney, etc., by W. Howitt, 2 vol. London 1858. — III. Emigration Guide to Australia, etc., 1858. — IV. The Journal of the Royal Geographical Society of London and Proceedings, 1855-1858. — V. Journale of Expeditions of discovery into Australia, by E. Eyre, 2 vol., 1845. — VI. Discoveries in Australia, by J. Stokes, 2 vol., 1846, etc.



Il y a quelques années déjà, les Anglais ont donné le nom d’Australasie à ce beau groupe de possessions océaniennes qui embrasse l’Australie, la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande, monde colonial grand comme l’Europe, dont la France peut étudier de près le développement et l’industrieuse activité depuis le jour où, bien inspirée elle-même, elle a planté son drapeau sur la Nouvelle-Calédonie. Dans toutes les régions où les Européens mettent le pied, ils transportent avec eux la vie et le mouvement : sur le sol défriché, des maisons de briques et de pierres ne tardent pas à remplacer les huttes de terre et de branchages ; l’indigène vagabond recule devant le colon curieux et entreprenant ; des champs couverts de moissons prennent la place des arbres enlacés de lianes et des buissons épineux. De cette lutte de l’homme contre la nature résulte une double physionomie, suivant que l’on considère les contrées livrées à la colonisation dans leur état naturel et sauvage, ou sous l’aspect que leur donnent les défricheurs et les marchands de l’infatigable Europe. Ce contraste n’est nulle part plus complet, plus sensible,