de Tourlaville et 4,304 de celui d’Equœurdreville, ce qui porterait l’agglomération totale à 36,974. Les états officiels mettent à côté de ces chiffres 11,150 âmes de population flottante, dans laquelle entrent la garnison et les hommes classés dans l’inscription maritime ; mais la manière dont on les compte autoriserait peut-être, quand il ne s’agit que de la ville de Cherbourg, à en réduire un peu le nombre.
Le port de commerce a une part considérable dans les causes de cet accroissement de la population et l’on en admirerait beaucoup les jetées, l’avant-port, le bassin à flot et les quais de granit, sans le tort que lui fait le voisinage du port militaire. Ces trois parties de l’établissement sont disposées sur un axe commun, orienté du nord au sud, et le bassin du commerce a 412 mètres de long sur 150, de large ; il se termine au fond par des chantiers de construction qui seraient tout aussi bien au bord de la rade, et dont l’emplacement sera quelque jour employé à l’agrandir. Les constructions navales sont et doivent demeurer la première industrie de la ville. Suivant les besoins respectifs, les chantiers de l’arsenal empruntent ou restituent des ouvriers à ceux du commerce, et les exemples des ingénieurs de l’état profitent naturellement au voisinage. Aussi les navires de Cherbourg sont-ils fort prisés dans nos ports et dans ceux de l’étranger. Le matériel naval de la ville elle-même consiste aujourd’hui en 155 navires jaugeant 15,535 tonneaux, et il est en voie d’accroissement régulier. Le mouvement d’entrée et de sortie du port, après avoir été en décadence de 1848 à 1852, se relève rapidement[1] sous l’influence des nouvelles communications qui se ramifient et des travaux qui s’organisent dans le rayon d’exploitation.
Il ne faut pas ambitionner pour la ville de Cherbourg l’acquisition de ces industries énervantes qui s’exercent dans l’enceinte d’ateliers clos : sa position lui assigne une destination plus enviable et un rôle plus utile au développement de notre navigation. Cette auberge de la Manche doit être le marché des provisions de bord dont s’alimentent
- ↑ Le tonnage du port de commerce, tout à fait distinct de celui que donneraient les mouvemens du port militaire, a été dans les dix dernières années :
1848 134,009 tonneaux. 1849 125,140 1850 125,364 1851 114,654 1852 110,862 1855 125,510 1854 142,642 1855 150,944 1856 192,943 1857 195,205