Page:Revue des Deux Mondes - 1858 - tome 18.djvu/650

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
RÉVOLTE DES CIPAYES
D’APRES
LES RELATIONS ANGLAISES

I.
L’INSURRECTION DE MEERUT ET LE SIÈGE DE DELHI.
I. Mead’s Sepoy Revolt. — II. Bottom’s Narrative of the Siege of Delhi. — III. Pourchier’s Eight Month’s Campaign against the Bengal Sepoy Army. — IV. Russell’s Letters to the Times. — V. Harriett Martineau’s British Rule in India, etc.



On peut, on doit, selon nous, regarder la révolte des cipayes comme vaincue. Dans tout ce qui s’est passé depuis le moment où nous racontions les plus saillans épisodes de la guerre de l’Oude[1], rien ne peut faire prévoir une des deux péripéties qui rendraient la vie à l’insurrection, presque totalement étouffée. Ni l’armée indienne de Madras, ni celle de Bombay n’ont paru hésiter dans leur fidélité au drapeau britannique. Si indifférent qu’il se soit montré dans le principe aux bouleversemens qui menaçaient la mystérieuse royauté de lady Bibby Company, — c’est le nom sous lequel est désignée la compagnie des Indes, cette « grande dame étrangère » à laquelle, sans la connaître, obéissent, depuis un siècle et plus, les innombrables tribus de l’Hindostan, — le peuple proprement dit et considéré en masse n’a pris aucune part sérieuse aux hostilités. Bien plus, à mesure que les événemens se déroulent et l’éclairent, il semble ra-

  1. Voyez la Revue des 15 juin et 1er juillet 1858.