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LES CHINOIS
HORS DE LA CHINE

I. The Annals of S. Francisco, etc., by Frank Soulé; New-York 1855. — II. Executive Documents, printed by order of the House of Representatives, 1855-56. — III. The China Mail, 1856-1857. — IV. Australia, Tasmania and New-Zealand, by an Englishman, 1857. — V. Victoria and the Australian gold mines in 1857, by William Westgarth, 1858. — VI. Recollections of Manilla and the Philippines, by Rob. Max Micking. — VII. Sarawak, the rajah Brooke, by Hugh Low. — VIII. Journal inédit de M. Tardy de Montravel, capitaine de vaissean, etc.



Depuis le jour où les navigateurs de l’Europe ont, pour la première fois, franchi l’Atlantique et doublé la pointe méridionale de l’Afrique, le mouvement de découvertes qu’ils inauguraient n’a pas été interrompu, et chaque siècle est venu ajouter sa part d’acquisitions à leurs grandes conquêtes. Le nôtre, dans l’espace de temps qu’il a déjà parcouru, n’a pas fait moins que les précédens : il a découvert le passage nord-ouest, exploré l’Afrique et l’Australie, et complété ainsi la connaissance du globe. Ce n’est pas tout : maintenant que la terre est reconnue et qu’à l’aide des merveilleux agens de communication dont les hommes disposent aujourd’hui, les deux extrémités s’en peuvent aisément rejoindre, des faits nouveaux se produisent : les vastes états de l’extrême Orient, qui avaient appris à se défier du génie actif des Occidentaux et qui se croyaient préservés de nos entreprises par l’isolement, sont forcés de se jeter dans le mouvement général du monde. Des milliers d’hommes, courbés depuis des générations sans nombre sur le même sillon et végétant dans la misère, commencent à jeter des regards avides et curieux du côté des horizons que nous leur avons entrouverts; ils apportent des variétés nouvelles d’idées, d’aptitudes et d’instincts. Naguère, quand les