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LE
CRÉDIT FONCIER
DE FRANCE
SES TRANSFORMATIONS ET SES PROGRÈS.

I. Rapport présenté par M. Wolowski, directeur-général, 25 avril 1854. — II. Rapports présentés par M. le comte de Germiny, gouverneur, avril 1855-56-57. — III. Rapport présenté par M. Fréray, conseiller d’état, gouverneur, avril 1858.



La question du crédit foncier, après avoir soulevé une vive polémique et fortement occupé l’opinion, semble aujourd’hui un peu négligée. Le gouvernement du roi Louis-Philippe, on s’en souvient, en avait fait l’objet de sérieuses études, et il l’avait soumise en 1845 à l’examen des conseils-généraux. Quelques années plus tard, en 1850, les pouvoirs politiques se mettaient en mesure de donner au problème une solution immédiate, et le crédit foncier était compris dans les établissemens dont la commission de l’assistance publique présentait, par l’organe de M. Thiers, la création comme opportune. Nous n’avons point à rappeler ici dans quel double courant la société française se trouvait alors entraînée, tantôt poussée en avant par des novateurs généreux et téméraires, tantôt retenue sur une pente fatale ou ramenée en arrière par la prudence d’hommes qui mirent leur honneur à préserver du naufrage le régime qui les avait vaincus, et qu’il leur était peut-être permis de haïr. Ce qui est certain, c’est qu’à côté des utopistes, les esprits pratiques eurent leurs jours dans ces luttes mémorables de la tribune et de la presse, et le rapport