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UNE CAMPAGNE
DANS
L’OCÉAN PACIFIQUE

II.
LES ESCADRES ALLIÉES DANS LES MERS DU JAPON ET DE TARTARIE.



I

Le résultat de l’expédition de Petropavlosk[1] devait produire une pénible impression, tant en France qu’en Angleterre, et cet échec, dont on n’avait pu d’abord exactement apprécier les causes, contrastait trop avec les autres bulletins de la guerre d’Orient pour que l’on ne tentât pas au plus vite de le réparer. En quittant la côte d’Avatscha, l’escadre combinée s’était dirigée vers San-Francisco de Californie. Ses dépêches étaient arrivées en Europe avant la fin de 1854, et l’amiral Bruce avait immédiatement reçu l’ordre d’aller prendre la direction de la station anglaise, vacante par la mort de l’amiral Price, tandis que l’amiral Fourichon était envoyé de Paris pour remplacer le commandant de la division française, dont l’état de santé laissait peu d’espoir. Effectivement, le 6 mars 1855, la Forte rentrait au Callao les couleurs en berne ; l’amiral Febvrier-Despointes avait succombé la veille, en mer, à sa longue et douloureuse maladie. Par une triste fatalité, des deux chefs sous lesquels les alliés quittaient ce port huit mois auparavant, aucun ne devait y revenir, aucun non plus ne devait revoir l’Europe.

  1. Voyez la livraison du 1er août dernier.