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II. — ITALIE CENTRALE. — CULTURE INDUSTRIELLE.

Par la direction donnée à son agriculture comme par sa position, la Toscane tient le milieu entre la culture pastorale du nord de l’Italie et la petite culture fruitière du sud. Du reste, en Toscane pas plus qu’en Lombardie, les habitans n’ont le caractère méridional et italien. A voir le blond métayer toscan, chaussé de solides sabots et vêtu de bure bleue, on se croirait en Normandie, dans la vallée d’Auge, et nullement au pied des Apennins. Ce n’est pas là ce Napolitain au bonnet écarlate, au teint bruni, vif de l’œil, agile de la langue, leste de la main, preste du pied, à peine vêtu d’un caleçon de toile. La Toscane est le plus marécageux de tous les états italiens, et, pour cette raison, le plus sujet aux pluies. Il y pleut en moyenne 120 jours par an; c’est seulement 30 jours de moins qu’en Angleterre. C’est l’état qui réclame le plus grand nombre de travaux publics; c’est aussi celui où il s’en exécute le plus, même d’une manière absolue, bien qu’il soit le plus petit. Le grand-duc régnant a pris à cœur l’amélioration de son petit duché avec une persévérance tout allemande et une ardeur tout italienne. Les maremmes ont été saignées par des fosses d’écoulement; les parties basses de la vallée de l’Arno, les marais des environs de Lucques, ne pouvaient plus s’égoutter dans le fleuve, qui a exhaussé son lit par l’apport de galets et de pierres : des canaux ont été creusés pour déverser ces eaux à la mer. Le port de Livourne a été aussi amélioré. Comme beaucoup d’autres ports, après avoir longtemps suffi aux tartanes, aux lougres et aux goélettes, il ne convenait plus aux paquebots et aux navires qui viennent approvisionner cet entrepôt général des grains pour l’Italie. Livourne communique avec l’intérieur par un canal et par un chemin de fer qui se divise à Pise en deux branches, aboutissant toutes deux à Florence, le long de chaque rive de l’Arno. De part et d’autre, elles étendent vers Gênes et vers Rome des bras qui, de longtemps probablement, n’atteindront ces deux villes. La Toscane est en outre sillonnée par des routes bien entretenues. Il règne en un mot dans ce petit état une activité qui fait contraste avec l’aspect des villes, telles que Pise, Sienne, Florence, où le moyen âge vit et respire encore.

Le métayage est en vigueur en Toscane comme dans le reste de l’Italie; le système des baux à ferme n’est guère pratiqué qu’en Lombardie, et encore l’application n’en est-elle pas générale. Le cultivateur italien, peu confiant en son initiative, en son activité, préfère le métayage, qui lui assure, quelle que soit la récolte, toujours une part, ou lui permet de faire appel à la bourse de son maître. Le fermage lui fournirait plus de bénéfices, mais aussi l’expo-