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combinaisons de douane que les résultats qu’elles peuvent produire.


III. — CONSOMMATION DES COMBUSTIBLES MINERAUX.

La consommation d’une marchandise quelconque par une nation comprend naturellement trois termes, dont deux, la production indigène et l’importation étrangère, s’ajoutent l’un à l’autre, et de la somme desquels se retranche le troisième, qui est l’exportation à l’étranger. Nous connaissons maintenant ces trois termes pour les combustibles minéraux ; il nous suffit donc de les grouper dans l’ordre que j’indique pour obtenir la valeur annuelle de la consommation française. Le dernier chiffre authentique date de 1852, époque à laquelle s’arrête la plus récente publication de l’administration des mines, et il accuse 79,585,200 quintaux métriques de houille absorbés par nos industries de tout genre. La consommation houillère de la France était en 1787 de 4,035,919 quintaux métriques, en 1802 de 9,351,800, en 1814 de la même quantité ; mais depuis cette époque elle s’est graduellement accrue dans une proportion considérable : elle était en 1820 de 13,481,220 quintaux métriques, en 1830 de 24,939,448, en 1840 de 49,798,921, en 1850 de 72,252,700 ; ce dernier chiffre donne une infériorité de plus de 4 millions de quintaux métriques relativement à l’année qui a précédé la révolution de février. Le temps d’arrêt n’avait pas été, comme pour notre production, de plus d’un an à la suite de la révolution de juillet. Il semble que depuis 1852 la loi d’accroissement qui résulte de ces indications soit tout à fait modifiée, notamment pour les trois années suivantes ; les évaluations approximatives les plus récentes portent notre consommation en combustibles minéraux à 121 millions de quintaux métriques, dont le quart à peu près nous serait fourni par la Belgique, qui nous envoie à elle seule les deux tiers de l’importation étrangère, dont le dixième et le douzième environ sont expédiés respectivement par l’Angleterre et la Prusse rhénane. En même temps on évalue à 77,500,000 quintaux métriques la production indigène, ce qui lui attribuerait à peu près les cinq huitièmes de la consommation totale.

Tandis que nous ne rencontrons en France qu’une exportation insignifiante, fait que les chiffres cités plus haut expliquent suffisamment, nous ne trouvons au contraire aucune importation étrangère de houille en Belgique et dans la Grande-Bretagne. Contrairement à ce qui se passe chez nous, ces deux pays produisent beaucoup plus qu’ils ne consomment, et la France est un des principaux cliens qui absorbent l’excédant de leur production, particulièrement en ce qui concerne la Belgique. Nous sommes certainement pour beaucoup" dans cet accroissement de 71 pour 100 qui s’est manifesté de 1845