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est fixé à 20,000,000,000 de reis, ou 60 millions de francs, et le parcours est d’une vingtaine de lieues. L’argent a été fourni par une compagnie d’actionnaires de Londres. La première section doit être maintenant ouverte sur une longueur de six lieues, de la ville de Recife jusqu’au Cabo. Le chemin de fer de Bahia doit avoir un parcours égal à celui de Pernambuco, et les dépenses sont évaluées à la même somme. Il doit communiquer par la ville de Bahia avec le fleuve Sao-Francisco à l’intérieur ; il vient d’être concédé à une compagnie anglaise à la tête, de laquelle se trouve la maison Rothschild ; on peut donc le considérer comme fait. Le chemin de fer de la province de Sao-Paulo doit avoir son point de départ à Santos et son point d’arrivée au Rio Claro, parcourant une distance de trente lieues environ. Les dépenses sont évaluées à la même somme que celles du rail-way de Pernambuco. Jusqu’à présent, on n’a pas pu placer les actions à Londres à cause du taux de l’intérêt, qui, depuis la guerre avec la Russie, a été assez élevé en Angleterre ; mais aujourd’hui on peut espérer qu’une compagnie anglaise s’organisera pour l’exploiter. Ces deux derniers chemins de fer jouissent d’ailleurs des mêmes garanties générales et provinciales que les deux premiers.

Afin de hâter l’exécution de ces chemins, les chambres ont voté en 1857 une loi qui autorise le gouvernement à garantir un emprunt, en cas de besoin, jusqu’au tiers du capital fixé pour chacun. Tous ces chemins de fer traversent les territoires les plus fertiles et les plus productifs. Ces voies de communication sont faites au Brésil plutôt pour le transport des marchandises et des denrées que pour celui des voyageurs, qui ne donnerait pas assez de bénéfice. Dans les pays nouveaux, et cela se voit surtout dans l’Amérique du Nord, les chemins de fer remplacent tout à fait les anciennes routes, et le transport des marchandises fait à bas prix est le principal élément de prospérité.

La province de Rio possède un chemin de fer de Maua à Pétropolis, déjà en exploitation. Son parcours est d’un peu plus de trois lieues ; il ne jouit d’aucune garantie. On construit une autre voie partant de Porto das Caixas et devant s’arrêter à Cantagallo, que nous avons concédée à une société brésilienne lorsque nous étions président de cette province, qui a garanti 7 pour 100 d’intérêt aux actionnaires. Ce chemin est déjà en construction, et sa première section doit avoir un parcours de six à sept lieues ; les dépenses de cette section sont évaluées à 2,000,000,000 de reis, ou 6 millions de francs. Le nouveau président de la province de Rio vient de concéder aussi une autre ligne de Nictherohy à Campos, dont le parcours doit être de cinquante lieues, avec les mêmes garanties, à une nouvelle compagnie qui s’organise à Rio.