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devient plus grande ; les assassinats causés par les haines et les vendettas sont moins nombreux que jadis, et n’offrent plus le même caractère de barbarie[1].

L’instruction publique attend encore, comme la justice, une organisation plus complète. Bornons-nous à constater qu’à défaut de grands centres d’instruction supérieure[2], le Brésil compte néanmoins diverses écoles primaires et secondaires, au nombre de 2,460 en 1856, et fréquentées par plus de 82,500 élèves.

VI. — TRAVAUX PUBLICS.

On connaît maintenant le système administratif du Brésil. Parmi les questions sur lesquelles se concentre principalement aujourd’hui la sollicitude du gouvernement et des populations de l’empire, se présente au premier rang celle des voies de communication. Le gouvernement n’a encore concédé que quatre lignes de chemins de fer, une pour chacune des provinces de Rio-Janeiro, Sao-Paulo, Bahia et Pernambuco. Celles de Rio-Janeiro et de Pernambuco sont en voie de construction : la première doit partir de la ville de Rio, traverser une grande partie de la province de ce nom, et par deux embranchemens arriver aux frontières des provinces de Minas et de Sao-Paulo. Elle est jusqu’ici la plus importante, puisque le parcours doit être d’environ cinquante lieues. Les dépenses en ont été évaluées à la somme de 38,000,000,000 de reis (114 millions de fr.). Le gouvernement garantit pendant trente-trois ans 5 pour 100 d’intérêt, et la province de Rio 2 pour 100 additionnels. Le privilège est de quatre-vingt-dix ans. La première section, d’une longueur de onze lieues, est déjà ouverte et a coûté à peu près 8,000,000,000 de reis, ou 24 millions de francs. L’argent pour la construction de cette première section a été fourni par les Brésiliens, et les études avancent rapidement pour les autres sections. Le chemin de fer de Pernambuco a les mêmes garanties générales et provinciales : le capital

  1. Voici la proportion des crimes commis dans le pays à trois époques différentes :
    1848 1852 1856
    Assassinats 1,032 734 483
    Tentatives d’assassinats 226 137 117
    Blessures graves 520 412 455
    Vols avec violence 103 65 78
    Résistance à la justice 97 60 23


    Les peines s’accomplissent, selon le degré, dans les prisons simples, aux galères et dans les prisons pénitentiaires. Il y a un pénitencier assez bien organisé à Rio, et on en construit deux autres à Pernambuco et Sao-Paulo.

  2. Des facultés de droit, de médecine, de sciences mathématiques, les premières à Sao-Paulo et Pernambuco, les autres à Bahia et à Rio, représentent seules encore au Brésil l’enseignement supérieur.