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Le Brésil possède de magnifiques mines d’or, de diamans, de pierres précieuses, de fer, de charbon. Excepté les mines d’or et de diamans, qui étaient surtout exploitées sous le régime colonial, toutes les autres ont été négligées. Les mines d’or même ont perdu de leur ancienne prospérité ; celles de diamans envoient encore en Europe une assez grande quantité de produits. C’est sur l’agriculture que se porte actuellement l’attention du peuple brésilien, et avec raison, car aucun sol n’est plus propre à toute espèce de culture. Parmi les produits que le Brésil exporte se place en première ligne le café, originaire de l’Asie, et qui n’a été introduit dans le pays, qu’à la fin du XVIIIe siècle. Les provinces de Rio-Janeiro, Sao-Paulo et Minas abondent en plantations de café. Bahia, Espirito-Santo et le Cearâ commencent aussi à entreprendre cette culture. Après le café vient le sucre : c’est la première industrie que les Portugais ont acclimatée et développée au Brésil. La canne à sucre a été importée de l’île de Madère au Brésil par Martin Alfonso de Souza, à qui le roi dom Juan III avait concédé la capitainerie de Saint-Vincent, appelée depuis Sao-Paulo. Aujourd’hui la culture de la canne à sucre donne des résultats satisfaisans dans presque tout le pays. Le coton, qui se cultive à Maranhao, aux Alagoas, à Pernambuco, et dans tout le nord du Brésil, est d’une excellente qualité ; il ne lui manque qu’une meilleure préparation pour pouvoir faire concurrence sur les marchés européens à celui de l’Égypte. Le caoutchouc et le cacao sont des productions indigènes de la province du Pará, à laquelle ils rapportent une somme considérable pour droits d’exportation. Le thé commence aussi à être cultivé à Sao-Paulo et à Rio-Janeiro avec beaucoup de succès. Le tabac est dans plusieurs provinces une des cultures qui rapportent le plus, surtout à Bahia et à Minas-Geraes. L’Herva-matte (espèce de thé) vient du Paraná et donne lieu à une exportation assez importante. La production de l’indigo, du maïs, des fèves, du riz, est considérable. La province de Rio-Grande du Sud fournissait en abondance du chanvre et du blé ; mais la guerre civile, qui a déchiré cette province jusqu’en 1845, et une maladie qui est venue attaquer ces plantes, ont fait tomber cette industrie agricole ; cependant on la reprend avec ardeur. Le girofle, la cannelle, la salsepareille, l’ipécacuana, et tant d’autres produits asiatiques, s’acclimatent bien dans le nord de l’empire, et dernièrement, dans la province de Rio-Janeiro, une société s’est formée pour l’éducation du ver à soie. Le nombre des récoltes de cocons, qui ne s’élèvent pas à moins de trois et quatre par an, tandis qu’en Europe on n’en peut obtenir qu’une seule, font présager le brillant avenir qui est réservé à cette nouvelle industrie. Diverses manufactures sont en voie de prospérité et exportent même