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La
poésie grecque
dans les îles-ioniennes



M. ARISTOTE VALAORITIS
ET SES SOUVENIRS DES GUERRES DE l’INDÉPENDANCE.
Μνημόσυνα, ἄσματα Ἀριστοτέλους Βαλαωρίτου, Λευϰαδίου ; — ἐν Κέρϰυρα, 1857[1].


Sur les côtes de l’Albanie, à l’occident et au midi de la Grèce, on voit sortir des flots de la Mer-Ionienne des îles auxquelles les chants d’Homère ont donné depuis bien des siècles une grande célébrité. Malgré l’intérêt qui s’attache à ces lieux illustrés par tant de souvenirs, il est assez difficile d’avoir des notions exactes sur les « états-unis des Iles-Ioniennes. » Tout voyageur qui passera quelques jours à Cérigo ne manquera pas de dire que ces îles tant célébrées sont des rochers stériles. Un autre touriste, après avoir visité Zante, ne trouvera pas assez d’expressions enthousiastes pour vanter ce doux climat et la fertilité de ce sol volcanique. À Corfou, la civilisation ionienne se montre sous son jour le plus favorable, et à Céphalonie sous un aspect tout contraire. On ne se défie pas assez, dans les questions de ce genre, des conclusions précipitées. En Suisse, les cantons de Fribourg et de Vaud, qui se touchent, qui appartiennent à la même confédération, n’ont presque rien de commun. Fribourg, soumis à une théocratie systématiquement hostile à tout progrès,

  1. Souvenirs, par Aristote Valaoritis de Leucade, Corfou, 1857.