Dans une première étude[1], on a vu Maury enrôlant sous la même bannière l’immense majorité des marins du globe : « Jamais, dit-il avec un orgueil légitime, jamais flotte aussi vaste n’avait été mise au service d’une même entreprise. » Plus d’un millier de navires étaient en effet devenus autant d’observatoires flottans, fonctionnant jour et nuit sur toutes les mers, obéissant à la même impulsion, et travaillant en commun à réunir les données d’où devaient sortir pour la navigation pratique les remarquables progrès que nous avons essayé d’apprécier. Là ne devaient pas se borner les résultats obtenus, car ces données emportaient avec elles une signification non moins importante au point de vue de la science qu’au point de vue de la navigation, et c’est ce que Maury sut interpréter avec un rare esprit de généralisation.
Son œuvre scientifique constitue une véritable météorologie maritime, et, indépendamment de la masse imposante de matériaux recueillis, si l’on songe que les trois quarts de la surface de notre
- ↑ Voyez la livraison du 1er mars.