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1844, peu différentes d’ailleurs dans les résultats généraux. En 1842, les accidens survenus dans les exploitations de combustibles minéraux, qui occupaient 28,149 ouvriers, ont tué 122 individus et blessé 809 autres. Ces accidens comprenaient 237 chutes d’ouvriers dans les puits (20 morts), 131 ruptures de machines, câbles, engins ou chutes de tonnes (11 morts), 77 explosions de grisou (23 morts), etc. En 1844, le nombre des victimes était de 783 seulement, sur lesquelles on ne compte que 91 morts ; les explosions n’avaient tué que 2 ouvriers et en avaient blessé 25. En 1850 enfin, le tableau détaillé qui concerne cette année permet une précision bien plus grande. On y voit que les mines de houille, d’anthracite et de lignite occupaient respectivement : 21,131, — 1,342, — 1,333 ouvriers à l’intérieur ; 7,342, — 351, — 152 à l’extérieur ; 28,473, — 1,693, — 1,485 en totalité ; qu’elles avaient été le théâtre de 451, 78 et 5 accidens, ayant tué 117, 2 et 3 ouvriers, et en ayant blessé 395, 77 et 4. Sur les 598 victimes de l’industrie houillère, 122 avaient donc péri. On a ainsi une idée de la nature périlleuse des diverses sortes de mines de combustible minéral. On voit que les mines de houille proprement dites sont de beaucoup au premier rang, et que les mines de lignite offrent peu de dangers.

Si l’on recherche quelles sont les causes les plus habituelles de ces accidens, dont l’ensemble présente, on l’a sans doute remarqué, une notable amélioration relativement aux deux années dont je parlais tout à l’heure, on trouve qu’elles se succèdent dans le même ordre qu’en Angleterre, que les éboulemens souterrains ont fait 450 victimes, dont 73 morts, les ruptures de machines, etc., 141 victimes, dont 6 morts, les chutes dans les puits, 47 victimes, dont 17 morts, les explosions de grisou, 22 victimes, dont 8 morts. Les 634 accidens de 1850 comprennent encore les coups de mines, les asphyxies et les inondations, qui ont occasionné la mort de 11 ouvriers : 25 individus ont en outre été blessés par la première de ces causes.

La première catégorie d’accidens comprend, indépendamment des éboulemens de quelque étendue qui sont fort rares, les chutes excessivement fréquentes des blocs de charbon ou de la roche supérieure, qui se détachent brusquement au moment même où les ouvriers les attaquent, et sous lesquels ils sont écrasés ou tout au moins estropiés. Dans la deuxième et la troisième se rangent, à côté à’accidens divers et sans qu’on puisse les séparer, les dangers inhérens aux systèmes actuellement usités pour la circulation des ouvriers dans les puits des houillères. L’emploi des échelles, regardé comme une des causes les plus sérieuses d’affaiblissement de la constitution des mineurs, et l’usage des tonnes, perfectionné d’ailleurs par la pose de guides le long des parois du puits, entrent dans ce