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L’administration des mines, dans ses publications officielles, fait, suivant le poids du résidu charbonneux, deux catégories extrêmes de la première de ces classes de combustibles minéraux, et partage la seconde en quatre catégories intermédiaires, déterminées par la manière dont la houille se comporte, suivant sa nature, sur la grille d’un foyer en ignition, et par la nature de la flamme qu’elle y produit On conçoit en effet qu’une houille bonne à la fabrication du coke, faisant bien cette voûte si recherchée dans les feux de maréchaux ; sera très mauvaise à brûler sur une grille par suite de l’obstruction qu’elle occasionnera. En un mot, suivant la manière dont il se comporte au feu, le combustible présente des qualités très variées, et répond à des besoins très divers, tels que le chauffage des foyers domestiques où des générateurs de vapeur, l’emploi dans les fourneaux métallurgiques, la production du gaz d’éclairage, la cuisson de la chaux, etc. À côté de cette classification industrielle, chaque bassin présente encore une classification locale qui a une grande importance commerciale, mais dont je dois me contenter d’indiquer l’existence.

La combustion, — durant laquelle se produit la chaleur dont l’homme tire parti, et qui est très variable suivant la nature du combustible, — a lieu à une température également variable ; elle produit de la flamme ou n’en produit pas, suivant que ses élémens sont combinés de telle ou telle manière. Sous ce rapport, la classification géologique ne perd pas entièrement son empire, attendu que les combustibles des différens âges ne peuvent généralement pas se suppléer dans les arts métallurgiques ou dans la production de la chaleur. L’anthracite, dont le nom est précisément tiré de la difficulté d’embrasement, nous représente du carbone presque pur, et par cela même brûle très lentement, plus lentement encore que le coke ; il détermine d’ailleurs comme lui une température très élevée ; en somme, il est rarement utilisé dans les feux domestiques, mais peut être employé en métallurgie avec le concours d’un courant d’air artificiel. Le lignite, qui emprunte son nom à sa structure, n’est pas propre à la production d’une chaleur un peu intense. Enfin la houille, — l’étymologie du mot est fort incertaine, mais vient à coup sûr de la Belgique, — peut réunir tous les défauts et toutes les qualités qu’offre un combustible minéral, pourvu qu’on la choisisse convenablement.

Mélangée en toutes proportions avec les schistes qui l’avoisinent dans le gisement, elle offre toutes les dégradations, depuis la houille relativement pure, qui ne contient que quelques centièmes de cendres, jusqu’à la houille trop argileuse pour valoir la peine d’être extraite de la mine. Elle renferme en outre plusieurs substances étrangères, parmi lesquelles je citerai la pyrite de fer, qui est à tous