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LA
QUESTION RELIGIEUSE
EN SUEDE
ET LES PUBLICISTES ALLEMANDS

I. Die Zechen der Zeit, von Christian Carl Josias Bunsen ; 2e édition, 2 vol., Leipzig 1856. — II. In Scandinavien. Nordlichter, von Eduard Boas, 1 vol., Leipzig 1845. — III. Schweden sonst und jelzt, von Ludwig Clarus, 2 vol., Mayence 1844. — IV. Schweden im Jahre 1843, von Theodor Mügge, 2 vol., Hanovre 1844. — V. Gotkaisches geschichtliches Jahrbuch 1856, von Dr Aurelio Buddeus, 1 vol., Gotha 1857.



I

Il y a deux ans, un des esprits les plus distingués de l’Allemagne, un homme d’état qui est en même temps un érudit et un théologien, M. le chevalier de Bunsen, publiait sous ce titre : les Signes du Temps, un manifeste en faveur de la liberté religieuse. Ce livre produisit en Allemagne et en Europe une impression qu’on n’a pas oubliée. L’auteur y attaque l’intolérance partout où elle règne. Les protestans fanatiques ne sont pas plus à l’abri de ses coups que les catholiques ultramontains. Ce qui donne une valeur particulière à cette plaidoirie, c’est qu’elle ne s’appuie pas seulement sur les argumens ordinaires de l’esprit philosophique ; M. de Bunsen est un chrétien fervent, et c’est au nom de la foi qu’il demande pour toutes les âmes le libre exercice de la vie spirituelle. Si le chef des piétistes berlinois, M. Jules Stahl, ose soutenir que l’intolérance est la loi essentielle du christianisme, M. de Bunsen s’indigne, et, renversant toute l’argumentation du sophiste, il montre en face de l’impérieux esprit de propagande propre à, certaines écoles un esprit de liberté morale qui, selon lui, est vraiment l’âme