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REVUE SCIENTIFIQUE

LES ADIEUX DE 1857 A LA SCIENCE.



Multi pertranslbunt, et augebitur scientia.
BACON.


Qu’a fait pour la science l’année 1857 ? Je commence par signaler cette question comme prématurée, et si j’essaie d’y répondre, c’est en faisant tout de suite mes réserves. Le biographe d’une année qui expire, est à peu près dans la même position que celui qui prononce l’éloge d’un homme qui vient de disparaître : les faits vus de trop près ne sont pas en bonne perspective. On peut toutefois, à défaut d’un aperçu définitif, donner quelques indications sur les plus récens progrès de l’esprit humain dans la carrière de l’observation de la nature. Suivre ces progrès en Europe et ailleurs, tel sera l’objet d’une esquissé trop voisine de la période qui finit pour prétendre à la précision de l’histoire ; mais je me console de ce qu’il pourra y avoir ici d’incomplet par cette citation :

L’art d’ennuyer c’est celui de tout dire.


Ce sera donc une chance de moins contre moi.

L’année 1857 est ou était la septième de la sixième décade de ce siècle. L’activité de la vie moderne fait du siècle, je l’ai dit plus d’une fois, une période trop longue, et qu’il est besoin de subdiviser en décades qui soient à la période séculaire ce que la petite période de la semaine est à l’année. Le mot est consacré chez les Grecs, ces Français du monde antique, qui ont parlé de vieillir un grand nombre de décades d’années : (citation grecque)