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POÉSIE AMÉRICAINE

UNE LÉGENDE DES PRAIRIES.


The Song of Hiawatha, by Henry Wadsworth Longfellow, 1 vol. in-12.



« Si vous me demandez d’où viennent ces histoires, d’où viennent ces légendes et ces traditions imprégnées des odeurs de la forêt, de la rosée et de l’humidité des prairies, de la tournoyante fumée des wigwams, retentissantes du mugissement des grands fleuves, de leurs murmures aux répétitions fréquentes et de leurs résonnemens aux violens échos, semblables au roulement du tonnerre dans les montagnes,

« Je vous dirai, je vous répondrai : Elles viennent des forêts et des prairies, des grands lacs de la terre du nord, du pays des Ojibways, du pays des Dacotahs; elles viennent des montagnes, des bruyères et des marécages, où le héron, le Shuh-shuh-gah, vit parmi les roseaux et les joncs. Je les répète telles que je les ai apprises des lèvres de Nawadaha, le musicien, le doux chanteur.

« Si vous me demandez où Nawadaha trouva ces chants sauvages et bizarres, trouva ces légendes et ces traditions, je vous dirai, je vous répondrai : dans les nids d’oiseaux des bois, dans les cabanes des castors, dans les traces du pied du bison, dans faire de l’aigle.

« Tous les oiseaux sauvages les lui chantaient dans les bruyères et dans les marécages, dans les marais mélancoliques; Chetowaik le pluvier les lui chantait, et Mahng le plongeon, et Wawa l’oie sauvage, et le héron bleu, le Shuh-shuh-gah, et le coq de bruyère, le Mushkodasa.

« Si vous m’interrogez encore, me disant : Qui donc était ce Nawadaha? Parlez-nous de ce Nawadaha, — je répondrai à vos questions à peu près dans les termes que voici :