ET
SCULPTEURS MODERNES
DE LA FRANCE
La place que la mort de M. Paul Delaroche vient de laisser vide dans l’école française était, — qui songerait à le nier ? — une des plus importantes et des plus légitimement conquises. Quelles que soient d’ailleurs les inclinations de chacun, quelque prédilection que puissent inspirer des œuvres rivales, le nom de M. Delaroche n’en demeure pas moins dans la pensée de tous associé aux noms qui honorent le plus l’art contemporain, et, qu’on l’inscrive ou non avant tel autre personne à coup sûr ne lui marchandera le droit de figurer entre les premiers. Le peintre de l’Hémicycle du palais des Beaux-Artset de la Mort du duc de Guise a eu ce privilège de plaire à la foule en même temps qu’aux juges difficiles. Depuis l’époque de ses débuts jusqu’au dernier jour de sa vie, il a vu le succès lui venir de toutes parts et lui rester fidèle. Il n’a pas connu, comme Gros, son maître, comme Gérard, comme d’autres encore, ces cruels reviremens de l’opinion qui dépossèdent, au profit de réputations nouvelles, les réputations dès longtemps consacrées : rare bonne fortune dans un siècle où la gloire s’use vite, où les enthousiasmes, de la veille se changent le lendemain en indifférence, et quelquefois