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LE
CHEVALIER SARTI
HISTOIRE MUSICALE


VIII.

MORT DE BEATA. — CHUTE DE VENISE.



I.

Sous prétexte de servir la passion du chevalier Sarti et d’enlever Beata, Zorzi et Villetard avaient organisé un vrai complot politique. On voulait s’emparer de plusieurs personnages importans de la république, tels que François Pesaro et le sénateur Zeno, dont on connaissait l’hostilité contre les idées nouvelles, et intimider par un coup d’audace les ennemis de la démocratie et de l’alliance française. C’est Zerzi qui avait abordé Beata sur la place Saint-Marc, où il faillit l’enlever, et c’est lui aussi qui avait eu l’idée de la mascarade des rois mages, dont l’apparition au Salvadego avait causé à Beata une si grande émotion. Pendant ce temps-là, les autres conjurés, disséminés dans les différentes salles du casino, s’efforçaient de mettre à exécution le plan qui avait été conçu par Zorzi, sans se douter que depuis plusieurs jours ils étaient surveillés par la police de l’inquisition. Les deux portes du casino étaient gardées