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L’HISTOIRE ROMAINE
A ROME



V.


DOMITIEN.


Air de famille des Flaviens ; ce qu’a Domitien de cette famille. — Sa femme Domitia, sa nièce Julie. — Ame et visage deo Domitien. — Sa statue équestre, topographie du Forum. — Les Janus et les trophées. — Réparation de la voie Appienne. — Agrandissement du palais impérial. — Temples de Jupiter gardien et de Jupiter conservateur, platitudes de Martial et de Stace. — Monumens de famille, temple de Vespasien, temple des Flaviens. — Martial, peintures locales de Rome et des environs. — Villa de Domitien, amphithéâtre et collège de prêtres à Albano. — Cirque à Rome. — La place Navone. — Le Cotisée, la férocité romaine, les Juifs, les chrétiens, spectacles de Domitien.





Domitien a, dans ses portraits, avec son père Vespasien et son frère Titus un air de famille, quelque indigne qu’il soit de leur ressembler. Cependant il leur ressembla en quelque chose : il eut de son père l’avidité, de son frère l’esprit, — Suétone cite de lui plusieurs mots spirituels, — de l’adroite famille des Flaviens la ruse. Domitien est une bête féroce intelligente ; il fut, je crois, le plus pervers des empereurs romains, oui, plus pervers que Caligula et Héliogabale, parce qu’il était moins fou.

Sans doute s’enfermer pour tuer des mouches est d’un maniaque de cruauté, donner dans un appartement où tout est peint en noir un festin servi par des esclaves dont on a noirci les traits pour les faire ressembler à des génies infernaux, n’y parler que de mort et