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jour, sans que l’autorité y mette obstacle, que les officiers d’un régiment se cotisent pour acheter la retraite d’un supérieur, lieutenaut-colonel, major ou capitaine. Les sommes données en ces occurrences, variables d’ailleurs, s’élèvent dans l’infanterie environ à 25,000 roupies pour un capitaine, et 30,000 pour un major. Les contributions des officiers pour parfaire ce paiement sont à peu près les suivantes : le senior-capitaine qui, par la retraite du major, devient officier supérieur, 12,000 roupies, le senior-lieutenant qui devient capitaine, 3,500 roupies, le senior-enseigne qui devient lieutenant, 1,200 roupies, etc.

L’on se fait en Europe une idée si magnifique de l’Inde et des trésors que les Européens sont appelés à s’y partager, qu’il convient d’entrer dans quelques détails sur la solde des officiers anglo-indiens. Un enseigne au régiment touche 202 roupies par mois, un lieutenant 256, un capitaine 415, un major 780, un colonel 1,032. Le commandement d’un régiment procure une augmentation de solde de 400 roupies, et celui d’une compagnie, de 50 par mois. Ce dernier supplément est fort important, car, comme on le verra plus tard, les régimens de cipayes sont fort dépourvus d’officiers, et il arrive souvent qu’un lieutenant ait le commandement de plusieurs compagnies, et un capitaine celui d’un régiment. La solde d’un brigadier en commandement est de 2,500 roupies. Quant aux retraites, elles sont variables, suivant que l’officier, après vingt-deux ans de service, s’il est capitaine par exemple, passe dans l’Invalid Establishment, ou prend sa retraite définitive. Dans le premier cas, il touche sa solde entière, mais il est tenu de résider dans l’Inde ; dans le second, il peut quitter le pays, mais il perd environ un tiers de sa solde.

Les pensions des veuves et des enfans des officiers ne sont pas payées directement par l’état, mais par des caisses de prévoyance subventionnées assez largement. Le Military Fund de l’armée du Bengale, la plus3 remarquable de ces institutions, fondé en 1805, ne reçut tout son développement qu’en 1823. Ce fonds d’assurance mutuelle reçoit une subvention de 22,000 roupies de la compagnie et compte près de trois mille souscripteurs, qui, moyennant une retenue variable suivant les grades, assurent une pension suffisante à leurs veuves et à leurs enfans. Ces retenues s’élèvent annuellement à 22 livres sterling 10 sh. pour un colonel, 18 liv. st. pour un lieutenant-colonel, 14 liv. st. 8 sh. pour un major, 9 liv. st. 9 sh. pour un capitaine, etc. Le taux des pensions servies par le Military Fund est le suivant : 342 liv. st. à la veuve d’un colonel, 273 liv. st. à la veuve d’un lieutenant-colonel, 205 liv. st. et 136 liv. st. aux veuves de majors et de capitaines. Les enfans des souscripteurs décédés