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« Art. 1er. Il n’y aura plus de duché de Varsovie ; il sera disposé des territoires qui lui appartiennent entre l’Autriche, la Prusse et la Russie dans les proportions dont il sera ultérieurement convenu.

« Art. 2. La ville de Dantzig sera érigée en ville libre.

« Art. 3. Le roi de Saxe sera indemnisé de la perte du duché de Varsovie au moyen de la cession qui lui sera faite des territoires autrichiens et prussiens enclavés dans le royaume et d’une rectification de frontières, laquelle procurera à la Saxe un territoire de 500,000 âmes pris dans la Silésie autrichienne et la Prusse.

« Art. 4. Les provinces illyriennes seront cédées à l’Autriche depuis les frontières actuelles jusqu’à une ligne tirée de la frontière de la Carinthie jusqu’au golfe de Quarnero. Dans cette ligne ne se trouvent compris ni l’Istrie, ni Trieste, ni le comté de Gorice, ni Villach, parce que céder l’Istrie ce serait céder Venise ; — Trieste, s’exposer à des discussions perpétuelles d’autorité ; — Gorice, parce que la possession de l’une rend indispensable la possession de l’autre ; — Villach, parce que, sans Villach, le Tyrol est compromis et nos communications interrompues. »


L’intégrité des états de sa majesté le roi de Danemark serait garantie.

La transaction resterait secrète. Quant à Hanovre, à Hambourg, à Lubeck et au protectorat de la confédération du Rhin, c’étaient là, écrivait le duc de Bassano, des questions qui ne pouvaient être traitées sérieusement aujourd’hui. La renonciation à ces territoires comme au protectorat serait une condition déshonorante pour sa majesté ; le protectorat était un fait qui tenait au fond même des choses.

La journée et la nuit du 9 août avaient été consacrées à la rédaction des deux contre-projets, en sorte que malgré toute la diligence possible ils ne purent être expédiés que dans la nuit du 10 au 11 août, c’est-à-dire après l’heure fatale où avait expiré l’armistice.

Le jour même où les deux projets furent expédiés de Dresde, M. de Metternich demanda au duc de Vicence s’il aurait une réponse le soir. Le duc répondit : « Vous avez pris quarante-huit heures pour produire vos conditions ; vous devez nous en laisser autant pour répondre. » M. de Metternich répliqua que ce n’était pas la faute de l’Autriche si l’on avait tant tardé, et qu’elle ne pouvait rien changer au délai convenu. Impatiens d’arriver au terme de l’armistice, les alliés voudraient hâter la marche du temps. Le 10 à minuit, leurs plénipotentiaires signifient à M. de Metternich que, l’armistice étant écoulé, leurs pleins pouvoirs sont expirés et que le congrès est dissous. L’Autriche est mise en demeure d’exécuter sans le moindre délai le pacte juré à Reichenbach. L’Autriche obéit. Des feux, signaux convenus d’avance, sont allumés sur les montagnes qui séparent Prague de Trachenberg. L’armée russe, sous les ordres de Barclay de Tolly, lève ses camps et fait irruption en Bohême.