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SIR ROBERT PEEL
ET
M. GUIZOT


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La vie de sir Robert Peel écrite par M. Guizot, voilà un titre significatif[1] : il réunit deux des plus grands noms contemporains de deux monarchies constitutionnelles. La belle figure de sir Robert Peel, le tableau entier du développement anglais de son temps n’avaient encore été retracés nulle part, même en Angleterre, avec ce degré de précision et de grandeur. Aussitôt traduit en anglais que publié en français, ce beau livre a déjà passé le détroit ; il va entretenir et fortifier la cordiale entente entre les honnêtes gens et les esprits sérieux des deux pays. M. Guizot continue, comme écrivain, les traditions de sa diplomatie ; il ne pouvait donner une preuve plus éclatante de sa sympathie pour la grande nation libre et de sa parfaite connaissance de tout ce qui la touche. De leur côté, tous les hommes de quelque valeur en Angleterre accueilleront, je n’en doute pas, avec respect et reconnaissance, cet éloquent hommage, et les nuages qu’un malentendu passager avait élevés achèveront de disparaître.

Pour nous. Français, cette publication contient un enseignement de plus, en ce qu’elle suscite une comparaison entre le sujet et l’historien, sir Robert Peel et M. Guizot, ou pour mieux dire entre les deux nations qu’ils ont servies avec des destinées bien différentes.

À quelque parti qu’on appartienne, on n’aura pas lu, sans un profond sentiment de tristesse, une page comme celle-ci : « Sage

  1. L’étude sur sir Robert Peel, publiée par M. Guizot dans la Revue du 15 mai, 1er  juillet, 1er  août et 1er  septembre 1856, vient d’être réunie en un volume in-8o, chez Didier.