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TENDANCES NOUVELLES
DE LA ZOOLOGIE

LA ZOOLOGIE PHYSIOLOGIQUE.
I. Introduction à la Zoologie générale, ou Considérations sur les tendances de la nature dans la constitution du règne animal, par M. Milne Edwards. — II. Leçons sur la Physiologie et l’Anatomie comparée de l’homme et des animaux, par le même.



I

Comme toutes les branches du savoir humain, la zoologie a son histoire. Plus complexe qu’aucune autre science par la multiplicité et la variété des objets qu’elle embrasse, par les points de vue très divers sous lesquels on peut en envisager l’ensemble et les détails, elle présente dans ses évolutions successives le tableau le plus vrai peut-être du développement de l’esprit humain. Par cela même, elle est restée jeune, si l’on peut s’exprimer ainsi, et tandis que ses sœurs ont déjà rencontré ou pressentent en quelque sorte les bornes de leur empire, celui de la zoologie s’étend encore chaque jour, dévoilant des horizons nouveaux, soit dans le domaine des faits, soit dans celui de la pensée.

Dans l’antiquité, chez les Grecs, l’étude des animaux n’est qu’une branche du savoir encyclopédique des philosophes. À ce titre, on ne saurait trop admirer les écrits d’Aristote[1]. Description extérieure,

  1. 384-322 avant l’ère chrétienne. Je crois devoir indiquer en note l’époque de la naissance et celle de la mort des savans dont je parle dans cette étude. En cas de doute, je reproduis les chiffres adoptés par Cuvier et Blainville dans leurs Leçons sur l’histoire des sciences naturelles.