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REVUE. — CHRONIQUE.

loin d’être effrayante pour moi, n’a rien que de doux et de consolant ! Je remercie mon Dieu de m’avoir accordé la grâce de reconnaître la mort comme la clé de notre véritable béatitude, etc. Certes l’esprit qui pouvait s’élever à de pareilles considérations n’était pas indigne du génie qui a écrit le Don Juan et la messe de Requiem.

Il y aurait de curieux rapprochemens à établir entre certaines lettres de Mozart et quelques-unes de Weber. En étendant cette investigation à la vie de Beethoven, d’Haydn, de Gluck, de Haendel, de Bach, etc., on pourrait en extraire un vrai trésor d’observations, de remarqués et de menus propos où, à travers la diversité des génies et des caractères, on trouverait cette vérité générale qui est de tous les temps et de toutes les écoles. Nous qui avons souvent l’honneur d’approcher de Rossini et de Meyerbeer, deux esprits qui se valent par la finesse des aperçus, l’étendue et la solidité du jugement, nous pouvons affirmer que l’auteur de Guillaume Tell et celui de Robert le Diable n’ont pas deux manières de voir sur les vrais principes de l’art. Ce sont ces principes qui nous préoccupent aussi, nous, humble propagateur de la bonne nouvelle. Et tant que nous pourrons tenir une plume, nous ne ferons pas de lâches concessions au mauvais goût triomphant.

P. Scudo.

DICTIONNAIRE DE L’ADMINISTRATION FRANÇAISE, par M. Maurice Block[1]. — La France est de tous les pays celui où l’administration tient la plus grande place. Alors même qu’elle n’était plus gouvernée, elle continuait à être administrée. L’administration française, avec ses principes sagement établis, avec ses traditions modérées, avec son personnel bien discipliné, a survécu à tous les gouvernemens ; elle a traversé, sans trop de dommages, les plus violentes crises révolutionnaires, et les orages passés, c’est toujours par elle que l’ordre est promptement rentré dans l’état. Nous n’avons pas à examiner en ce moment si parfois : elle n’aurait point, par sa jurisprudence, dépassé le domaine de la législation générale et entrepris sur les libertés locales ou industrielles. En définitive, le système, tel qu’il a été constitué sous l’ancienne monarchie, renforcé sous le consulat et maintenu jusqu’à nos jours sous tous les régimes, a produit de bons résultats. Aujourd’hui les nations qui par tradition et par instinct s’étaient montrées le plus rebelles à l’action administrative imitent peu à peu l’organisation française, et en Angleterre même nous voyons, par les débats du parlement, que les idées de centralisation, d’intervention officielle de l’état, gagnent chaque année du terrain. En présence des intérêts multiples et souvent contradictoires qui se sont créés ou développés au sein des sociétés modernes, on a reconnu que l’ordre et l’équité, nécessaires au bien-être général, ne sauraient trouver de garantie que dans une autorité supérieure, complétant, pour les détails de l’exécution, les règles établies par la législation, procédant avec unité et discipline, fortement armée pour résister aux pressions illégitimes, et pouvant

  1. 1 vol. de 1,600 pages, Paris 1856, librairie administrative de Berger-Levrault.