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LA
CHIMIE AGRICOLE

I. Traité de Chimie générale, par J. Pelouze et E. Fremy, seconde édition, 6 vol. in-8o, Paris 1853-1857. — II. Principes de Chimie agricole, par Liebig, in-12, Paris 1856. — III. Leçons de Chimie agricole, par F. Malaguti, in-12, Paris 1856. — IV. Précis élémentaire de Chimie agricole, par le docteur F. Sacc, in-12, Paris 1855. — V. Chimie agricole, Considérations chimiques sur l’Alimentation du bétail, par Isidore Pierre, Paris 1856. — VI. Mémoires de chimie agricole et de physiologie, par M. Boussingault, de l’Institut, in-8o, Paris 1854.



I

L’agriculture est à la mode. Les capitaux, l’activité, la science, la fantaisie même se sont portés vers elle, et le mouvement de l’argent, qui semble remplacer aujourd’hui le mouvement de l’esprit, ne lui a pas nui. Les plus désintéressés des hommes, atteints par ce besoin d’une occupation qui ne fût pas purement intellectuelle, se sont tournés vers les travaux des champs. Il leur a paru que si c’était une manière d’étudier la nature, c’était aussi du travail productif, et qu’à ce double titre, l’esprit de la société moderne ne pouvait repousser l’agriculture. Quelques-uns s’enrichissent, d’autres se ruinent et se mettent alors, comme il convient, à écrire sur la théorie pour se consoler de leur pratique ; mais tous, jeunes ou vieux, spéculatifs ou spéculateurs, politiques fatigués des révolutions ou portant le deuil de la liberté, tous se passionnent et pensent, suivant leur goût, faire encore de l’économie politique, de l’industrie, du commerce ou de la science. L’agriculture en effet est tout cela, et elle est plus que tout cela : ce n’est point une science distincte de toutes les autres, c’est un art qui se compose de sciences.