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L’HISTOIRE ROMAINE
A ROME


X.


FIN DE LA ROME IMPERIALE. — LES BARBARES A ROME.
Rome à Constantinople. — Constance à Rome. —. Rome descend dans la plaine. — Portrait de Julien, comparé au portrait de Constantin. — Buste de Magnence, art déchu. — Les mars de Rome construits ou réparés par Honorius. — Édifices restaurés, le temple de Saturne. — Aspect monumental de Rome au Ve siècle, éclat extérieur et misère réelle. — Entretien du Cirque et du Colisée, passion des jeux sous les empereurs chrétiens. — Le Monte-Testaccio, problème historique. — La colonne de Phocas, l’excès de la servilité. — Venue des Barbares, portes par où ils entrent dans Rome. — Défense de Bélisaire, mur raccommodé à la hâte. — Souvenirs de Bélisaire, porte Pinciana. — Bélisaire mendiant, légende. — Muro Torto, autre légende. — Le mausolée d’Adrien, statues servant de projectiles. — La destruction des monumens romains par les Barbares fort exagérée. — Les canaux coupés, effet de cette mesure sur Rome et la campagne. — Conclusion et réponse.




Rome a été abandonnée par ses empereurs ; elle a cessé pour un temps d’être le centre du monde ; elle est devenue une de ces capitales du passé sacrifiées à la nouvelle capitale qu’on destine à l’avenir, comme Nan-king, la ville chinoise et lettrée, le sera à Pé-king, la ville tartare et guerrière, comme Moscou, le cœur de la vieille Russie, le sera à Pétersbourg, tête de la Russie renouvelée.

Constantinople aspire à remplacer Rome ; elle veut lui ressembler en toute chose, et prétend même avoir aussi ses sept collines. Constantin, dit Codinus, dans son désir de rendre Byzance plus brillante que l’ancienne Rome, voulut donner à celle qu’il avait créée un cirque qui pût rivaliser avec le Grand-Cirque. Le nom même de Rome, ce nom auguste, Byzance l’usurpe. Cette cité grecque s’appelle la nouvelle Rome, et jusqu’à son dernier jour les historiens byzantins nommeront leurs compatriotes Romaïoi, Romains. L’empire grec