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reparaître, son écharpe sur ce récipient et empêche ainsi l’explosion imminente. Frappé de ce fait, mais préoccupé du peu de consistance du frêle tissu, Davy applique machinalement son front sur le treillage métallique qui garnit la croisée, et, à l’impression de froid qu’il ressent, conçoit l’idée d’utiliser ce treillage métallique. C’est sans doute une idée heureuse que de célébrer et de vulgariser sous la forme dramatique une des inventions les plus remarquables de l’industrie minérale ; mais je crois devoir placer à côté de la fiction la réalité. Le principe de la lampe de Davy réside dans la propriété que possède une gaze métallique, — à mailles suffisamment étroites (120 à 140 ouvertures par centimètre carré), — d’intercepter la flamme produite par la combustion d’un mélange d’hydrogène carboné et d’air atmosphérique. En conséquence, la mèche d’une lampe ordinaire est placée au milieu d’un cylindre de gaze métallique, dans l’intérieur de laquelle pourra impunément prendre feu l’air impur que ce cylindre contient sans enflammer l’atmosphère, ambiante. La seule précaution, indiquée par Davy lui-même, consiste à éviter une agitation trop forte de la lampe, parce qu’elle peut faire passer la flamme au travers de la gaze. Là est le danger de cette belle invention ; il ne faut donc pas, malgré la ventilation parfaite dont ont besoin les houillères à grisou, que la vitesse du courant dépasse une certaine limite. L’inconvénient de la lampe de Davy est une insuffisance de lumière dont se plaignent vivement les mineurs, et c’est à obtenir un meilleur éclairage que tendent toutes les modifications proposées par ceux qui veulent perfectionner cet appareil. On en a augmenté un peu le diamètre, ce qui ne peut se faire que dans des limites assez restreintes ; on a substitué en partie au cylindre métallique un cylindre de cristal, et on a obtenu des lampes qui éclairent trois ou quatre fois plus que celle de Davy. Bien qu’elles ne soient pas non plus exemptes d’inconvéniens, elles tendent à se propager, notamment en Belgique.

Après l’indication des moyens d’habitation de l’édifice souterrain, de l’aérage avant tout indispensable, des travaux, de l’épuisement des eaux, de la circulation intérieure, il convient de parler de l’introduction des ouvriers dans le cas le plus ordinaire, celui où l’édifice n’est en communication avec le jour que par des puits. Dès que ces puits ont une certaine profondeur, la question de la descente, et surtout de la remonte des mineurs, acquiert une importance, tout à la fois hygiénique et économique, qui mérite un examen particulier. On a commencé à s’en préoccuper, il y a environ vingt-cinq ans, dans la contrée minérale par excellence, dans le Hartz, où quelques mines atteignent jusqu’à 700 mètres de profondeur.

Le plus ordinairement les ouvriers circulent dans le puits au