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ont une forme bombée pour qu’elles ne s’accrochent point aux parois du puits. Les câbles sont en chanvre goudronné, ronds ou plats, ou en fer, et s’enroulent, suivant leur forme, sur un tambour cylindrique ou conique, ou dans une bobine. Si le puits est incliné, l’extraction s’opère à l’aide de chariots à caisses de forme appropriée.

L’exploitation d’une mine comprend, outre les travaux d’extraction, d’autres travaux non moins importans, destinés à combattre les deux grands ennemis du mineur, — l’eau et l’absence d’air.

J’ai déjà eu occasion d’indiquer les moyens qu’on emploie contre certaines inondations souterraines, de montrer, à propos de la loi de 1838, de quelle importance peut être l’assèchement des mines ; il importe d’ajouter quelques mots sur l’épuisement régulier des eaux. Les puits sont le plus souvent terminés par un puisard de quelques mètres, augmenté au besoin par une galerie latérale, où viennent se rendre ces eaux et d’où on les extrait. Lorsqu’elles ne sont pas très abondantes, elles sont tirées au jour, à la fin de la période de travail, par la machine d’extraction avec des tonnes à soupapes. Toutefois l’épuisement s’opère principalement au moyen de pompes étagées, mues par des machines à vapeur, dont l’établissement et l’usage quotidien exigent des sommes considérables : la pompe inférieure élève les eaux du puisard dans une bâche supérieure, où elles sont refoulées par une autre pompe, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elles soient amenées au jour. Telle machine d’épuisement débarrasse ainsi quotidiennement une mine, dans une vingtaine d’heures, de 16,000 hectolitres d’eau pris à une profondeur de 3 ou 400 mètres.

Dans les galeries de mines, l’air est incessamment vicié par une absorption partielle d’oxygène, due à la respiration des hommes, à la combustion des lumières et à la décomposition chimique des substances qui se trouvent dans les excavations souterraines. Cette altération de l’air est encore augmentée par la présence des gaz qui proviennent de la déflagration de la poudre employée pour attaquer la roche, ou des dégagemens qui ont ordinairement lieu au travers des fissures du terrain. On a enfin à redouter, spécialement dans les houillères, le gaz hydrogène carboné, auquel les mineurs donnent le nom de grisou, et qui, en contact avec l’air atmosphérique, produit un mélange explosif et peut déterminer de graves incendies. L’emploi d’agens chimiques étant insuffisant pour détruire ces gaz nuisibles, il faut de toute nécessité avoir recours à des moyens physiques, par exemple à l’action continuelle de machines soufflantes ou aspirantes, qui, en lançant de l’air pur préalablement comprimé ou en aspirant l’air vicié, finissent toujours par engendrer une active