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L'OCEAN ISLANDAIS

I. Voyage dans les mers du Nord à bord de la corvette la Reine-Hortense, Paris 1857. — II. The Norse-folk, or A Visit to the home of Norway and Sweden, by Charles Loring Brace ; London 1857, Bentley. — III. The Journal of the Royal geographical Society, London, Murray.



Grâce aux voyages modernes, et surtout depuis les nombreuses et honorables expéditions envoyées à la recherche de sir John Franklin, nous avons aujourd’hui l’assurance que le pôle arctique est entouré d’une mer étroite et continue, qui s’appuie d’une part sur l’espace polaire éternellement congelé, et de l’autre bord côtoie l’Europe septentrionale, la Sibérie ou l’Asie du nord, et enfin toute l’Amérique dans ses latitudes les plus élevées. Un navigateur français partant de Dunkerque, qui est sous le méridien de Paris, irait droit au pôle sans trouver aucune terre. Arrêté par la barrière de glace à jamais infusible, s’il prenait à droite, vers l’orient, il laisserait à gauche et au nord le Spitzberg, à droite et au midi le Cap-Nord. Passant ensuite au-dessus de la Mer-Blanche, il quitterait la mer polaire d’Europe à la Nouvelle-Zemble, puis, longeant toute la Sibérie, il arriverait dans le bassin un peu moins resserré qui est au-dessus du détroit de Behring. Enfin il côtoierait toute l’Amérique septentrionale, toujours sans monter ou descendre beaucoup en latitude, pour arriver au détroit, de Lancastre, par lequel la mer polaire américaine débouche dans le vaste canal qui sépare le Groënland du Nouveau-Monde. Là, le navigateur serait obligé de descendre beaucoup vers le sud pour atteindre les parages de la pointe du Groënland, après avoir, à moitié chemin, traversé le cercle polaire. En descendant ainsi le canal de Davis, entre l’Europe et l’Amérique,